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Libération

Vladimir Kramnik, seul devant l'échiquier

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publié le 6 novembre 2000 à 6h13

Samedi, Kasparov ne s'est pas présenté pour la dernière partie du championnat du monde. Et ce malgré l'annonce au début du duel avec Kramnik qu'elles seraient toutes jouées quoi qu'il arrive. La tempête de Londres fut au rendez-vous, mais de Kasparov, point. L'homme a tergiversé, proposant la tenue de deux parties rapides en lieu et place de la 16e, dépourvue de sens, puisque Kramnik a atteint les 8,5 points fatidiques à l'issue de la 15e. Mais, certainement affecté par les retombées médiatiques, Kasparov a laissé le nouveau champion du monde occuper le terrain en propre, comme il le fit en figuré tout au long de l'épreuve.

Kramnik, 25 ans, est arrivé à Londres avec des assistants potes de sa génération, Bareïev, actuel n° 11 mondial, et Joël Lautier, fort en thème et en gueule, qui sont tout sauf effacés. Kramnik oppose ainsi la passion et la cohésion de son clan à la rigueur de Kasparov dont la mère, toujours omniprésente dans la carrière du champion, n'est jamais loin, avec toute la tension matriarcale que cela implique.

La défaite. Dans l'ultime conférence de presse qui clôt la 15e partie, Kasparov explique avec franchise qu'il a été dépassé par son dauphin dans la phase des débuts. «Vous savez, il est très difficile de jouer sans ouvertures avec les blancs et sans ouvertures avec les noirs, et j'ai fait malgré cela ce que j'ai pu. A un certain point j'ai eu la possibilité de changer le cours des événements, mais je me suis détruit moi-même, aux alentours de la 8e partie,