Lille envoyée spéciale
Après les réquisitions du procureur Gilbert Vinsonneau, hier, dans le procès Festina, la tâche du tribunal reste entière: il doit juger les neuf prévenus. Car le parquet s'est borné à justifier hier matin des peines modérées à l'encontre des responsables d'une équipe qui a avoué avoir organisé le dopage afin d'en limiter les risques sur la santé des coureurs, dans un contexte de «dopage généralisé» dans le peloton. Dans son réquisitoire, Gilbert Vinsonneau n'a pas convaincu sur les ombres de l'instruction et ses oublis. «Marc Madiot, le directeur sportif de la Française des Jeux, a déclaré qu'il ne voulait pas savoir si son coureur Untel prenait ou non de l'EPO, l'essentiel étant qu'il ne se fasse pas prendre. Avec ces déclarations, on est tranquille», a lâché en préambule le procureur. Marc Madiot, qui n'a pas été mis en examen, prépare donc tranquillement les courses de sa saison.
Sur les bancs du tribunal siège en revanche un ancien directeur sportif, Bruno Roussel, contre qui a logiquement été requise la peine la plus lourde: 18 mois avec sursis et 50 000 francs d'amende. Pourtant, «sans le système de défense de Bruno Roussel, ce procès n'aurait jamais eu lieu», a commenté son avocat, maître Thibault de Montbrial.
Comparses. Contre Willy Voet, le soigneur par qui l'affaire a éclaté, le procureur a requis une peine de 14 mois avec sursis et 20 000 francs d'amende. Contre Joël Chabiron, l'ex-technicien, pourvoyeur à deux reprises de dopants en provenanc