Lille envoyée spéciale
Le monde du cyclisme professionnel a explosé à Lille, lors du procès Festina qui s'est achevé hier. Il aura fallu une intervention extérieure au milieu, la justice pénale, pour que celui-ci se décide à briser une omerta séculaire. Deux semaines et demi d'audiences auront suffi. Aux pessimistes qui craignent que tout recommence comme avant, sitôt le jugement rendu le 22 décembre, la justice, une fois de plus, promet de relever son glaive. L'enquête préliminaire ouverte sur l'US Postal (lire page 38), l'équipe du dernier double vainqueur du Tour, Lance Armstrong, va maintenir la chappe levée encore longtemps, prolongeant les enquêtes sur les nouveaux produits dopants, postérieurs à l'EPO, vedette de l'affaire Festina, aujourd'hui dépassée. D'ici là, les affaires TVM à Reims, puis Sainz-Lavelot à Paris, seront à leur tour plaidées.
Faillite. Le procès de Lille a mis au jour pour la première fois un dopage généralisé à tout le peloton professionnel. Dopage qui pointe déjà chez les amateurs. Aux blasés du milieu qui répétaient à l'envi que tout le monde se dope depuis que la petite reine roule, de Copi à Anquetil, de Thévenet à Delgado, il a montré aussi la profonde inégalité des sportifs face au dopage. Les nouveaux produits comme l'hormone de croissance ne réussissent pas aux petits musclés. Certains ne supportent pas les cocktails et sont pris le jour de l'épreuve de maladies aussi foudroyantes que diplomatiques. Aux autres, de Hein Verbruggen (président d