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Libération

Humble face aux éléments

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publié le 9 novembre 2000 à 6h20

Durant le Vendée Globe, Thierry Dubois, skipper de Solidaires, nous livre ses impressions de course.

Logiquement, après plus de trois ans de travail, j'avais hâte d'être au départ. Etre amarré aux Sables nous avait déjà rapprochés un peu de la ligne. L'affluence médiatique et publique se chargea, si besoin était, de me rappeler la raison de notre présence dans ce port début novembre 2000! Cependant, dans les jours précédant la date «fatidique», occupés à étudier la météo avec les spécialistes de la discipline, nous ne pûmes éviter de nous poser des questions quant à la situation du départ et surveiller l'évolution de cette dépression bien creuse.

La suite, vous la connaissez: une majorité de skippers, après une réflexion sans doute identique à la mienne, demandent le report du départ, afin de ne pas prendre de risques inconsidérés, éliminer une partie de la flotte dès le début et ainsi gâcher, voire discréditer notre course. Après les coureurs, c'est la mer qui va décider: pour cause de chenal impraticable, la direction de course se voit obligée de prononcer un deuxième report! Comme quoi on ne peut braver l'océan, on doit composer avec.

Les héros ont déçu? Les stars ne brillent plus? Je pense seulement être un homme humble face aux éléments. Un homme qui, étant sur le devant de la scène, se doit de montrer l'exemple. Comme l'ont fait tous ces pêcheurs professionnels rentrant se mettre à l'abri, dimanche matin.

Que faire, alors, si ce n'est accepter et attendre des conditions pl