Le repos du guerrier passait par Paris. Son match de Londres contre le tenant du titre, Garry Kasparov, à peine terminé et la couronne mondiale sur la tête, Vladimir Kramnik, le nouveau champion, a séjourné une semaine dans la capitale. Un concert par-ci, quelques bons restaurants par-là, des interviews aussi: le champion avouait qu'il lui faudra tout novembre pour se remettre du choc de sa victoire. Samedi, le Russe était au Sénat pour une séance de parties simultanées et visiblement pas pour faire des révélations.
Pourquoi a-t-il battu Kasparov? «Je voulais juste être champion du monde», répond-il dans un style laconique inimitable, mélange de gentillesse et de ruse. On n'en saura pas beaucoup plus, notamment sur les éventuels problèmes extraéchiquéens qu'aurait rencontrés «l'Ogre de Bakou»: «Son principal problème était que je jouais mieux que lui.» Une réponse que Kramnik aura égrenée toute la semaine au gré de ses interlocuteurs. Le bruit court que la Fédération internationale des échecs (Fide) lui aurait déjà fait des propositions en vue de la réunification du titre mondial, scindé en deux depuis que Kasparov a claqué la porte de l'instance internationale. Mais, là aussi, motus.
Visiblement, Kramnik joue sur les deux tableaux. Il a déjà contractualisé son match revanche avec la société du Net Braingames, qui a organisé le championnat du monde de Londres. En même temps, il doit se montrer plus souple que son prédécesseur dans ses négociations avec la Fide. Verra-t-on un m