Les Sables-d'Olonne
envoyé spécial
Les marins du Vendée Globe sont de mille espèces. Patrice Carpentier, lui, est journaliste et navigateur. Mais il n'est surtout pas un concurrent décoratif, car c'est la deuxième fois qu'il prend part à ce tour du monde en solitaire sans escale ni assistance. En 1989, il ne s'était pas classé. En panne de pilote automatique, il s'était arrêté aux Malouines: «Barrer, je ne faisais que barrer», se souvient-il. Il avait quand même ramené son bateau, qui s'était retourné puis remis à l'endroit: «Le plafond était devenu le plancher.»
Cette aventure achevée l'avait laissé sans le sou, car Patrice Carpentier avait loué son bateau à la semaine. On imagine ce qui lui en coûta après 130 jours. Cette fois, Carpentier a loué son voilier à l'Anglais Peter Goss qui, dans la dernière édition, avait sauvé Raphaël Dinelli. Les deux hommes ont convenu «d'un forfait». Le 50 pieds de l'Anglais s'appelle désormais VM Matériau. Et Carpentier le mène à sa main puisque hier il était pointé à la 12e position de la flotte. «J'ai choisi un bateau costaud. Et puis, j'ai quand même mon amour-propre et j'aimerais bien terminer en laissant quelque 60 pieds derrière moi...»
Enchantement. Carpentier n'a jamais su quel métier choisir, c'est pour cela qu'il en a deux. Le journalisme le nourrit: «Ecrire, c'est pour faire rentrer de l'argent à la maison.» La navigation l'enchante et le ruine. Carpentier a travaillé un temps pour le Nouvel Observateur. Puis il s'est lancé dans le c