Sedan envoyé spécial
A gauche, le vieux stade Emile-Albeau peine à dissimuler sa tôle rouillée et sa peinture défraîchie par 66 saisons de bons et loyaux services. A droite, les trois tribunes du nouveau stade Louis-Dugauguez exhibent leurs 17 000 sièges flambant neufs. Entre l'antique enceinte, théâtre des glorieuses épopées des footballeurs-ouvriers de Sedan en Coupe de France dont deux victoires en 1956 et 1961 , et la nouvelle, inaugurée voici un mois, à peine une dizaine de mètres. Mais toute une époque. Des loges et des salons VIP, un nouveau coach, un staff médical digne de ce nom, un budget de 130 millions de francs... Hormis un centre d'entraînement, encore à l'état de projet, Sedan, qui affronte ce dimanche Bordeaux pour la première place à l'occasion de la 17e journée de championnat, a presque tout d'une grand club. A part, peut-être, les rêves de grandeur. «On a multiplié notre budget par trente, mais on reste dans le fond un club amateur», avance le gardien Nicolas Sachy. «On revient de loin, mais l'esprit n'a pas changé, confirme le milieu de terrain Olivier Quint. Qu'on soit en D1, en D2 ou en national.»
Aucune pression. Le national, l'équivalent de la 3e division, le CSSA (Club sportif Sedan-Ardennes) y évoluait il y a encore quatre ans. Au bord du dépôt de bilan, il sombrait doucement dans l'oubli. Miroir d'une ville autrefois prospère, mais assommée par la crise du textile et de la sidérurgie. Depuis la reprise en main du club, au milieu des années 90, par