31 ans, judo, médaillé de bronze aux JO de 1992, champion de France en 1994 et 1997.
Il a choisi de s'en amuser. Il rigole d'être «à la limite de creuser le trou de la Sécu tout seul!» Bertrand Damaisin, c'est une médaille de bronze aux Jeux de 1992, deux titres de champion de France en 1994 et 1997... Mais ce sont aussi six opérations ces cinq dernières années: trois aux épaules, trois aux genoux.
C'est peu de dire que ce Savoyard d'origine a négligé les périodes de récupération. Ainsi, pour rééduquer son épaule victime d'une première luxation en 1994, il emploie des méthodes très personnelles en effectuant 800 pompes par jour pendant six mois! «Des trucs à la Rocky.» L'épaule finit par lâcher. Depuis ce temps-là, le judoka n'a (presque) jamais été épargné par les pépins physiques. Fin 1999, une douleur aux adducteurs lui valait encore trois mois d'indisponibilité.
Vulnérable. Fragile, Bertrand Damaisin? «Un peu, forcément», même si le gaillard, 1,73 m pour 78 kg, dit venir d'une famille de «rustres». Les régimes à répétition suivis dans les catégories jeunes l'auraient rendu vulnérable. Mais les raisons de ces blessures se situent ailleurs. «Le sport de haut niveau abîme forcément l'organisme, même si on n'en est pas du tout conscient.» Qui plus est lorsque les bobos s'enchaînent. «Quand tu es sur le bord du tatami et que tu ne fais pas de judo, tu deviens dingue. Tu te bats pour revenir et tu en fais deux fois plus.» Ne pas perdre de temps devient une obsession, mais le résu