Menu
Libération

Joëlle Debrouwers : Du cross au fauteuil

Article réservé aux abonnés
par Jean-Baptiste RENET
publié le 27 novembre 2000 à 7h07

49 ans, athlétisme, huit fois championne de France de cross.

Ce jour-là, c'est de la clinique qu'elle raconte. Deux à trois fois par an, des «pics de douleur insurmontables» l'obligent à y passer quelques jours. Joëlle Debrouwers a vu sa vie bouleversée par un accident. Aux championnats de France de cross, à Angers en 1986, elle aurait dû remporter son 9e titre national à 34 ans. Mais la course a tourné au drame. «Je n'avais pas fait 100 mètres qu'on me faisait un croche-pied. Ça n'a pas pardonné. Je suis tombée. Tout le monde m'a piétinée. Je ne me suis pas relevée.»

Erreur médicale. Ce n'est que le début d'un calvaire dont Joëlle Debrouwers ne voit aujourd'hui toujours pas le bout. Rapatriée dès le lendemain chez elle, à Villeneuve-sur-Lot, elle apprend le diagnostic: rupture des trois ischio-jambiers (les muscles qui vont de l'arrière du genou au bassin). Impossible de déplier la jambe. Quatorze ans après, elle se dit victime d'une erreur médicale: «Après l'accident, on aurait dû me ponctionner le sang dans la cuisse pour se rendre compte des dégâts. Ça n'a pas été fait. J'ai été opérée trois mois après. C'était déjà trop tard. Ils ont remis en place des muscles morts qui n'avaient pas été irrigués pendant trois mois...» Entre 1986 et 1991, «On m'ouvrait de la fesse jusqu'au mollet pour nettoyer le nerf sciatique sur lequel se collaient les muscles morts.» Joëlle Debrouwers a quitté les podiums pour le fauteuil roulant. Depuis deux ans, le «véhicule» a gagné en légèreté. Gr