Menu
Libération

Manuel Amoros : Une hanche en moins

Article réservé aux abonnés
par Jean-Baptiste RENET
publié le 27 novembre 2000 à 7h07

38 ans, football, champion d'Europe 1984.

«Tu es un phénomène!», lui a dit son chirurgien. Manuel Amoros confirme: «Beaucoup de gens m'ont téléphoné. Ils étaient étonnés parce qu'ils avaient une prothèse et ne pouvaient pas marcher. Moi, je prouve le contraire.» L'intéressé continue même le football: avec une prothèse à la hanche droite, il a signé une licence à Saint-Rémy-de-Provence, club de Division d'honneur.

Le Provençal illustre à merveille les excès du football de haut niveau et les ravages des cadences infernales. Ancien recordman de sélections en équipe de France (82), Manuel Amoros n'a cessé de pousser la machine. Dès l'adolescence, il participait à deux ou trois entraînements par jour. Durant sa longue carrière professionnelle, le corps a répondu aux sollicitations, de plus en plus nombreuses. Jusqu'au moment où il a dit stop.

Amoros a 34 ans lorsqu'il ressent, en 1996, des «douleurs vives en haut de la fesse» lors d'un entraînement avec Marseille. «Je me suis fait masser et c'est un peu passé. Mais deux jours après, je ne pouvais plus marcher. J'ai passé cinq jours à l'hôpital, sous perfusion, avec de la cortisone.» Un an plus tard, il passe sur le billard: «La douleur était devenue insupportable.»

Depuis le 1er octobre 1997, l'ancien arrière de l'équipe de France porte donc une prothèse à la hanche droite. Si, «au départ, il y a une hérédité», «le foot n'a rien arrangé». Et une fois la carrière stoppée, «on a toujours des problèmes: les rhumatismes s'amplifient». Vo