François Poyet est médecin et psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand. En tant que médecin du comité Auvergne de la Fédération française de cyclisme, il suit chaque week-end depuis plus de dix ans les courses amateurs. Où le dopage fait également des ravages, où la logique n'est pas si différente de celle du cyclisme professionnel. Témoignage.
Comme des pros. «Il n'y a pas de véritable frontière entre le monde du cyclisme professionnel et celui des "amateurs", qui, souvent, n'en ont que l'appellation. D'ailleurs, un certain nombre de coureurs qui font la loi dans les courses en Elite 2 gagnent beaucoup plus d'argent (officieusement) que s'ils étaient restés ou devenus professionnels. Car le moteur principal des comportements de nombre de ces ex-pros ou de ces cyclistes trentenaires et plus est bel et bien la dépendance, non seulement aux produits qu'ils prennent de façon compulsionnelle, mais aussi à l'obligation dans laquelle ils sont de faire rentrer de l'argent pour faire bouillir la marmite et pas seulement d'alimenter leur chaudière. Dans les clubs de DN1 (division nationale) ou de DN2, on retrouve un nombre important de coureurs qui ont soit fait l'expérience du monde professionnel, soit choisi de ne pas la faire, car ils savent bien que leur liberté d'action y serait moindre.»
Réformer le système. «L'un des grands chantiers à venir de la FFC, si elle veut que le cyclisme survive ou rénove son image, c'est justement la refonte complète du système de formation des jeunes co