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Libération

Sexe, mensonges et Seleçao pour Luxemburgo

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publié le 6 décembre 2000 à 7h35

Rio de Janeiro

de notre correspondant

Habitué à vivre au-dessus des lois, le foot brésilien se fait rattraper par la justice. L'omerta du milieu se fissure sous la pression du Parlement réuni en deux commissions d'enquête, l'une au Sénat pour le foot en général, l'autre à la Chambre pour le contrat entre Nike et la confédération brésilienne (Libération du 26 octobre).

Le secret bancaire concernant des dizaines de dirigeants et d'imprésarios de joueurs a été levé. La vieille génération des dirigeants, de João Havelange, l'ancien maître absolu de la Fifa, à l'entraîneur Zagallo, a déjà répondu aux élus, leur distillant au passage son plus profond mépris. Mais l'impunité dont elle jouissait est bel et bien révolue.

Preuves. Le maillon faible de cette mafia du foot, c'est Wanderley Luxemburgo, l'entraîneur de la sélection nationale limogé en septembre. Il a commis l'imprudence de faire gérer sa caisse noire, pendant quatre ans, par sa maîtresse Renata Alves et de la lâcher ensuite, quand le fisc l'a poursuivie. La jeune Renata accuse, donne des preuves et cite des noms.

Résultat, Luxemburgo fait face à une cascade de procès pour faux en écriture, faux témoignages, fraude fiscale, évasion de devises, associations de malfaiteurs. Il risque 23 ans de prison. Le temps où le petit peuple attribuait plus de pouvoir au sélectionneur national qu'au Président de la République semble révolu.

Jeudi, Luxemburgo dépose au Sénat et manque d'être arrêté comme un simple malfrat. Un sénateur, exaspéré