A la tribune du vingtième congrès de la Société française de médecine du sport, hier à Paris, au palais de l'Unesco, le docteur Alain Garnier bouillait. Le prince Alexandre de Mérode, président de la commission médicale du Comité international olympique, venait d'assurer que sur 118 000 contrôles antidopage effectués l'an dernier, 2 000 s'étaient révélés positifs. Alain Garnier, président du groupe de suivi de la convention antidopage du Conseil de l'Europe, ne pouvait laisser passer : «Qui peut prétendre que ces 2 000 cas positifs représentent la réalité du dopage ? Les contrôles ne sont pas dissuasifs.» Le thème de la table ronde inaugurale du congrès était : «Ethique sportive, lutte contre le dopage, information et éducation.» Michel Rieu, président de la Société française de médecine du sport, maître d'oeuvre du congrès, ne pensait pas inscrire le dopage à l'ordre du jour. Mais il en convient. «Aujourd'hui, l'image du médecin du sport est brouillée.» Les «affaires» sont passées par là, et souvent le médecin est montré du doigt, assimilé parfois à un dopeur.
Fragilité. Pour Michel Rieu, c'est une conséquence de la fragilité de la situation du médecin du sport qui, manquant de formation, «se trouve dans une situation d'infériorité. La compétence des entraîneurs a augmenté, comme leurs connaissances dans le domaine médical. Ils sont devenus des pros. Les médecins sont désormais en porte-à-faux par rapport à leurs compétences, et il y a eu certaines déviances». Pour Didier Po