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Libération

Mers du Sud

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publié le 8 décembre 2000 à 7h43

Chaque vendredi, pendant toute la durée de son tour du monde en solitaire, Thierry Dubois, skipper de «Solidaires», nous livrera ses impressions.

Mettons-nous d'accord tout de suite. Quand je vous dis «mers du Sud», en premier lieu, à quoi pensez-vous? A des destinations de rêve pour vos vacances. Avec mer et ciel au bleu parfait, sable fin et chaud, cocotiers, vahinés, boissons exotiques... Dans la brochure de l'agence de voyages, vous sont proposées les îles de l'Atlantique sous les alizés, plus loin, Tahiti et le Pacifique, ou les Seychelles, en plein océan Indien, etc.

Moi, en évoquant le Sud, je vous parle d'îles qui ne sont pas au catalogue, Tristan da Cunha ou Kerguelen, respectivement perdues au fin fond de l'Atlantique ou de l'océan Indien, très au sud. Les plages y sont souvent recouvertes de neige et la végétation a bien du mal à pousser face aux assauts du vent. Quant à l'alcool, pas de production locale, mieux vaut l'emporter avec soi, pour se réchauffer. Et de belles autochtones nenni, la plupart des îles étant désertes.

Alors, y aurait-il confusion entre nous? Ou me serais-je trompé dans ma route? Pas du tout. Simplement, nous, circumnavigateurs, plaçons le Sud un peu plus bas sur les cartes. Pour une raison technique tout d'abord: c'est la seule région de la planète où l'on peut faire le tour du monde, en bateau, par des océans dégagés de manière ininterrompue. Au nord, la banquise barre le passage quasiment toute l'année et à moins de naviguer sur un brise-glac