Lleyton Hewitt, 19 ans, est un blondinet imberbe. Pour cette raison, il ne peut pas sacrifier à la mode qui sévit dans l'équipe australienne de Coupe Davis: se laisser pousser la moustache en hommage à John «les belles bacchantes» Newcombe, qui dirige les «Aussies» pour la dernière fois à l'occasion de la finale contre l'Espagne. Lleyton Hewitt a aussi, parfois, des arrogances de sale môme.
Premier point. Mais il a surtout un bras droit de grand garçon, des jambes de marathonien, des tripes de bourlingueur en courts troubles. Il lui a fallu rassembler tout ça, vendredi, pour remporter face à Albert Costa le premier point de la rencontre. En plus de quatre heures et cinq sets au couteau: 3-6, 6-1, 2-6, 6-4, 6-4.
Le tennis est un sport qui se gave de statistiques. Elles enseignaient qu'Albert Costa n'avait jamais perdu un match à enjeu sur terre battue en Coupe Davis. Elles disaient aussi que, cette année, l'Espagnol avait battu l'Australien sur terre battue, à Roland-Garros. C'est sans doute pour cela que les responsables ibères l'avaient préféré à Albert Costa, le plus «terrien» de leur équipe, et à Alex Corretja, leur joueur n°1 , pour ce premier simple. Les chiffres disaient aussi que Hewitt, dans sa jeune carrière, n'avait remporté qu'un seul des matchs en cinq sets qu'il ait eu à disputer.
Statistiques. Finalement, Hewitt n'en avait rien à foutre des statistiques. Ni de l'hostilité des 15 000 spectateurs du Palau Sant Jordi. Il s'est foutu de son entame de match catastroph