Strasbourg envoyé spécial
Fouad brandit fièrement son trophée. «Je vais mettre mes mains là où il a mis ses mains, jubile-t-il. Ça va me porter bonheur.» Sur la paire de gants en cuir, une signature: «Chila», pour José-Luis Chilavert, le nouveau gardien paraguayen de Strasbourg. Fouad, neuf ans, habite la cité du Neuhof. Il en est persuadé: «D'habitude, je mange beaucoup de buts sur le terrain en bas de chez moi. Avec ça, je vais tous les arrêter.» Pas si sûr. Car si la réputation du gardien et capitaine de la sélection paraguayenne, renommé en Amérique du Sud pour ses coups francs et son comportement sanguin, n'est plus à faire, il n'a pas encore démontré sa capacité à arrêter l'hémorragie qui frappe le Racing, avant-dernier au classement avec 16 points. Un mois après son arrivée, début novembre, «Chila» est loin de faire l'unanimité.
«Scandale». «On avait pas besoin d'un gardien, tempête un ancien joueur du club, qui a participé à l'épopée de la Coupe de France remportée en 1966. Son arrivée n'a rien changé. Il n'a pas remonté la moyenne, on encaisse autant de buts qu'avant. C'est une honte de ne pas avoir engagé un attaquant de pointe. Que Proisy [le président du club]s'occupe de tennis, pas de foot. Il n'y connaît rien. C'est un scandale.»
Pourquoi le groupe américain de management sportif IMG Mc Cormack, propriétaire du club, a-t-il réalisé ce surréaliste transfert surprise, en contradiction avec un recrutement d'ordinaire parcimonieux? Pourquoi a-t-il acheté au club argen