En ce début d'hiver estival, les fondus de la glace n'ont pas grand-chose à se mettre sous les cram pons. En guise d'apéro donc, ceux qu'on appelle communément les glaciéristes sont venus à Paris la semaine dernière, pour initier les citadins aux plaisirs de la grimpe sur glace. L'opération s'est déroulée à Mur Mur, une salle d'escalade située à Pantin (Seine-Saint-Denis), sur un mur de glace artificielle. L'occasion pour les novices de tâter du piolet sur cet élément dur et liquide à la fois, et, pour quelques experts de ce sport exigeant, de faire partager leurs sensations givrées. Témoignages.
Changeante. François Damilano, guide de haute montagne, un des meilleurs glaciéristes français. «Je pratique l'escalade sur glace depuis une vingtaine d'années, et, à chacun de mes retours d'expéditions, j'apprécie plus encore le confort de ma couette. En montagne, la glace ne se consomme pas comme à la ville, elle se mérite. Elle vous sort du lit à z'heures du matin, vous oblige à marcher des heures pour rejoindre les culs de vallée les fonds de frigidaires comme on dit chez nous ces coins de montagne à l'ombre où personne ne va jamais. Et là, dans le petit matin, se dresse une chute d'eau gelée, un palais de cristal avec ses lumières incomparables, ses sculptures inouïes. C'est fascinant et frigorifiant... un mélange de pur plaisir et de froid polaire. La pratique de la cascade de glace a totalement changé mon regard de montagnard. Un peu comme un bon skieur surveille l'état de