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Libération

Fin d'équipée pour Jacques Goddet

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publié le 16 décembre 2000 à 8h11

Il y avait longtemps, dix ans déjà, qu'on ne voyait plus Jacques Goddet, son casque colonial et sa tenue kaki sur les routes du Tour de France cycliste. L'hypothèse qu'il y revienne un jour est désormais exclue: l'un des plus mythiques journalistes sportifs est mort vendredi. Jacques Goddet, c'était le journalisme d'une époque désormais révolue: «couvrir» un événement sportif n'était pas alors considéré comme incompatible avec le fait d'organiser l'épreuve. Né en 1905, Jacques était le fils de Victor Godet, fondateur de L'Auto-Vélo en 1900 (devenu L'Auto trois ans plus tard). C'est en 1928, à 27 ans, qu'il fait sa première apparition sur le Tour de France organisé par le journal de son père. Cinquante-trois autres s'enchaîneront, dont il sera directeur à partir de 1936. Autant de Grandes boucles entrecoupées d'une douzaine de Jeux olympiques d'été et d'autant de Coupes du monde de foot, sans oublier la Coupe du monde de ski, la boxe et le Hockey sur glace.

Monopole. En 1946 Jacques Goddet crée L'Equipe, qui succède à L'Auto. Fort de cette tribune au monopole jamais écorné, il était devenu peu à peu le vrai patron du sport français. Même s'il s'était défait du Vel d'hiv' en 1959 et avait vendu L'Equipe au groupe Amaury quelques années plus tard, il avait continué à assurer la direction du quotidien sportif jusqu'en 1985.

Gestionnaire. Lorsqu'il a pris sa retraite, en 1990, Jacques Goddet cumulait encore les fonctions de président du Palais omnisports de Bercy, de PDG du Palais