Rome envoyé spécial
Ce derby romain est sans doute le plus attendu du Calcio. Le match entre la Lazio, victorieuse du championnat 2000, et la Roma, leader actuel, draine tant de passions qu'il focalise à lui seul tous les problèmes générés par le football moderne.
Les violences perpétrées par les deux kops les plus importants d'Italie sont nombreuses. Depuis les catastrophes du Heysel et de Hillsborough, les incidents, comme la peur, sont souvent au rendez-vous dans les stades. S'ils relèvent souvent du domaine verbal, ils dépassent parfois l'entendement, comme ce cocktail Molotov qui a atterri, jeudi soir, sur le car transportant les joueurs de l'Inter de Milan. Un acte très grave qui, selon Carlo Balestri, sociologue responsable depuis quatre ans du Progetto ultrà, projet destiné à réduire les comportements violents et racistes dans les stades, ne ressemble en rien à une stratégie ultrà. «Les ultrà seraient venus en force pour donner des coups sur le bus, dit-il. Là, c'est un acte isolé. Mais cela n'exclut pas qu'ils aient été aidés par un groupe. La différence, c'est qu'ils voulaient faire mal.» Balestri, basé à Bologne, a l'habitude de côtoyer de tels énergumènes. Grâce à un travail social chez les tifosi, il tente de revaloriser et de défendre la culture populaire du «tifo», en utilisant les outils qui existent déjà dans cette culture extrémiste. Il tente, ici, d'expliquer le comportement des deux factions opposées au Stadio Olimpico.
D'émigrant à immigré. «L'Italie est en