Sedan envoyé spécial
«J'estime avoir beaucoup de chance», dit Tony Brogno. Après un mois d'arrêt pour blessure, l'attaquant de Sedan sera ce soir du déplacement à Rennes, pour la 22e journée du championnat, la dernière avant la trêve. Et il pourrait bien partir en vacances à la première place de la D1. Inconnu en France il y a encore six mois, ce buteur belge de 27 ans a bien failli troquer ses rêves de foot pro contre une carrière de tôlier. Un pied de nez emblématique d'une équipe ardennaise qui compte dans ses rangs nombre de rescapés du foot pro. «Quand on sait d'où l'on vient, qu'on n'a pas été un enfant gâté, on est peut-être plus proche de son public et de ses supporters, avance Manu Salvé, attaché de presse du Sporting Charleroi (D1 belge). Et Tony connaît la valeur des choses.»
La gueule et l'emploi. Tony Brogno n'a rien oublié. Ni ses grands-parents, venus de Calabre pour travailler dans les mines du pays de Charleroi «L'époque était très difficile pour eux. Ils vivaient dans des baraquements.» Ni son père, ouvrier sidérurgiste. «A 15 ans, j'ai commencé à travailler à l'usine. Je fabriquais des pièces d'aviation.» Certes, le petit attaquant 1,71 mètre pour 69 kilos tripote le cuir depuis ses 8 ans. Mais ce n'est qu'à 21 ans qu'il signe son premier contrat pro: au Sporting Charleroi, où son frère aîné, Dante, porte toujours le brassard de capitaine. Un grave virus intestinal gâchera sa saison. «Le premier médecin que j'ai vu m'a dit que ne pourrais plus jamais j