Menu
Libération

Jacques Goddet, le mythe en héritage

Article réservé aux abonnés
publié le 21 décembre 2000 à 8h21

Du temps de sa splendeur à la tête du Tour de France, Jacques Goddet était habillé comme l'homme blanc qui chasse le lion d'Afrique: short, chaussettes tendues jusqu'aux genoux, chemisette à manches courtes et casque colonial. Ce n'est donc que justice que les honneurs lui fussent rendus, hier, par le 1er Régiment étranger de cavalerie d'Orange dans la cour d'honneur de Saint-Louis des Invalides. Jacques Goddet eut droit à de martiales funérailles, de celles qui font dire que cet homme sera encore plus grand mort que vivant. D'ailleurs, la Société du Tour lui érigera bientôt une stèle au sommet du Tourmalet. Henri Desgrange, le père fondateur du Tour de France, a déjà la sienne au Galibier, si bien qu'on est en droit de se demander si la France ne va pas un jour manquer de sommets pour tous ces grands hommes. Reste que, du haut du Tourmalet pyrénéen, Goddet aura une vue imprenable.

Clairon. Jacques Goddet a changé les coordonnées du sport, à la façon d'un Magellan en tricot de corps, ou d'un Colomb qui aurait chaussé des souliers à crampons. Il faudrait citer tous ses mérites. Comme il jugea un jour que personne ne le ferait mieux que lui, il écrivit sur son compte exactement 529 pages (l'Equipée belle, Robert Laffont/Stock, 1991). A son actif, quelques forêts abattues et quelques réservoirs d'encre siphonnés pour autant d'articles où il s'agissait de relever l'effort et dire la gloire des sportifs qui marchent toujours d'un bon pas. Mais voilà que l'homme invulnérable est mo