Chaque vendredi, pendant toute la durée de son tour du monde en solitaire, Thierry Dubois, skipper de «Solidaires», nous livrera ses impressions.

En passant dans le quartier, j'ai souhaité faire une pause afin de me recueillir sur la tombe de mon précédent bateau. En effet, à quelques miles près , c'est ici, par 50 degrés sud et 100 est, que j'ai été contraint d'abandonner, le 6 janvier 1997, mon monocoque pour «Amnesty International».

Et il faut reconnaître que, sur le moment, je n'avais pas eu le temps de m'occuper de sa sépulture. Alors, aujourd'hui, plus encore que les autres jours, j'ai une pensée

pour lui..

J'ai organisé une petite cérémonie sur le pont de son héritier, histoire de marquer le coup, mais sans grands discours, avec pour seuls témoins les dieux de la mer et quelques Albatros. Elle s'est achevée par le jet à la mer d'un bouquet de fleurs. Fleurs maritimes, par la force des choses, car il y a peu de fleuristes sur ma route: Quelques tiges de varech récupérées dans le gouvernail ont fait l'affaire.

Puis, après les salutations nautiques, nous avons repris notre route. Car la vie continue. La mienne, particulièrement, qui avait failli s'arrêter du même coup à quelques vagues de là.. Ce n'était pas mon jour, alors profitons intensément des jours à suivre.

San soublier non plus que, si je peux revenir me balader dans le coin, c'est d'abord parce que des hommes sont venus, ce fameux jour, m'y récupérer, dans une situation plutôt désespérée. Ainsi, en ce moment, navigan