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Libération

Le cyclisme en sursis

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publié le 23 décembre 2000 à 8h28

Lille envoyée spéciale

Pour le monde du vélo, il y a un avant et un après l'affaire Festina qui a éclaté avant le départ du Tour de France 1998. Les lecteurs des 108 pages du jugement, rendu vendredi par le tribunal de Lille, en sortiront avec cette conviction renforcée. Car puisqu'il s'agit de la première grande affaire de dopage jugée en France, dans une série qui promet d'être longue, le président Daniel Delegove a tenu à commenter ses attendus. «Ces faits auraient mérité des peines fermes en dehors du contexte», a-t-il déclaré. Un contexte fait de «grande diffusion du dopage», et de «carences et ambiguïtés» de la lutte antidopage. Ce sont ces circonstances atténuantes qui ont permis au tribunal de réduire considérablement les peines requises à l'encontre de Bruno Roussel (1 an avec sursis au lieu de 18 mois requis), l'ex-directeur sportif de l'équipe qui a reconnu avoir organisé le dopage sous contrôle médical afin d'en éviter les dérives. Tout comme est plus clémente la sanction contre le soigneur Willy Voet, interpellé à la frontière belge avec 400 produits dopants, par qui le scandale est arrivé (10 mois au lieu de 14 requis). Tous les autres prévenus ont vu leur peine réduite par rapport aux réquisitions du parquet (lire ci-contre). En ce qui concerne Richard Virenque, la clémence du tribunal est plus ambiguë. Si les magistrats lillois reconnaissent qu'«à l'évidence, les conditions étaient réunies à partir de 1997 pour qu'il donne des instructions... afin de faciliter