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Libération

Dubois trahi par le courant

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publié le 29 décembre 2000 à 8h37

La volonté du marin, fût-elle inébranlable, ne peut donc rien contre la mesquinerie du matériel. Nous parlons là d'un mot-image qui n'a jamais paru aussi reclus dans l'hypocrisie, aussi habile dans la perversité. La «fée» électricité, car il s'agit bel et bien d'elle, n'a de fée que l'idée que l'homme s'en fait. Et dont les méfaits latents viennent de faire bifurquer vers le port le plus proche un solitaire ébréché par le malheur des fusibles. Dans le regard si clair et l'obstination si grande, on avait pourtant bien lu la revanche à prendre et les moyens donnés pour y parvenir. Thierry Dubois se levait tôt avant le départ des Sables-d'Olonne, car il lui semblait que l'avenir appartenait à ceux de sa race, ces hommes qui préfèrent s'activer dès le lever du jour plutôt que séduire les matinées trop grasses.

Pour Amnesty. Un peu rêveur sans doute. Un peu bretteur de grandes causes comme de grands desseins, le Dubois. Les premières ont fait de lui un marin différent, capable de charrier à plusieurs reprises les mots «Pour Amnesty International» sur les flancs de ses coques. Dans un port marocain qui a l'époque, en 1995, voyait d'un mauvais oeil cette intrusion quasi politique, puis, plus tard, sur un bateau décidément mal né; si mal né qu'après avoir perdu un skipper, le Britannique Nigel Burgess lors du deuxième Vendée Globe, il se retourna dans le suivant, avant de devoir être abandonné à la furie des océans du Sud. Cette fois, en inscrivant Solidaires sur un monocoque qui lui