Après avoir réparé son bateau, Thierry Dubois a quitté, mercredi soir, la Nouvelle-Zélande pour reprendre, hors course, son tour du monde en solitaire. Le skipper de «Solidaires» continue de nous livrer ses impressions chaque vendredi.
Le propre du marin est d'aller en mer... mais aussi de faire escale! Alors, s'il n'y avait cette course et son règlement, quoi de plus normal pour moi que de faire un arrêt en Nouvelle-Zélande après quelque cinquante-deux jours de mer... Faire le tour du monde sans s'arrêter, sans rien voir, quelle idée! On est un peu maso, tout de même: même involontaire, c'est si bon une escale.
Tout ce que je m'étais dit pour essayer de positiver, au moment de mon abandon, se vérifie. Cet arrêt dans le port de Bluff m'a donné l'occasion de découvrir un endroit que je ne connaissais pas, de rencontrer des gens fort sympathiques et de remettre mon bateau en parfait état, de façon à aborder la suite dans de meilleures conditions.
Mais, au moment de repartir, les tracas ressortent quand même. L'escale n'était, malgré tout, pas le but de ce projet et la mise hors course qui en résulte génère une grosse perte de motivation. Les sentiments sont mitigés: reprendre la mer, c'est poursuivre l'aventure et rentrer à la maison; mais j'étais bien à terre. En même temps, l'escale lointaine fait ressortir l'éloignement de mes proches et l'envie de les revoir. Compliqué dans ma tête!
Puis, après quelques heures de navigation, en même temps que reprend le rythme de la vie à bord