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Libération
Interview

«Il n'y a pas assez de contrôles»

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publié le 10 janvier 2001 à 21h40

Si, depuis l'affaire Festina, le cyclisme est montré du doigt comme le sport naufragé du dopage, celui où le fléau a pris une dimension organisée, les autres sports ne sont pas à l'abri. Le pavé dans la marre, jeté samedi par Pierre Berbizier dans un entretien à l'Equipe magazine, a provoqué un tollé dans le monde du rugby. L'ancien entraîneur du XV de France, qui vient de démissionner du club de Narbonne, a dénoncé sans ménagements un dopage qui s'infiltre dans ce sport, en raison notamment du rythme trop soutenu du calendrier. Jacques Donzel, conseiller technique pour le rugby au ministère de la Jeunesse et des Sports, revient, pour Libération, sur les dangers qui menacent l'Ovalie.

Comment réagissez-vous aux propos de Pierre Berbizier?Sur le fond, à savoir la réalité du dopage dans le rugby, nous avons peu d'éléments concrets. Tout juste constatons-nous que des joueurs français ont pris une masse musculaire inquiétante ces dernières années, ou que certaines blessures, comme la rupture du tendon d'Achille de l'international Thomas Castaignède alors qu'il s'échauffait au bord du terrain, ne laissent pas d'interroger.

C'est la réaction d'omertà du monde du rugby qui vous inquiète le plus?Tout à fait. On a vu les limites des pouvoirs fédéraux en matière de lutte contre le dopage dans le cyclisme. C'est pourquoi Marie-George Buffet a aussitôt soutenu Pierre Berbizier publiquement, en soulignant que le dopage n'est pas un problème à régler en famille. Il est facile de railler les