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Libération

Etretat, version glaçon

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publié le 12 janvier 2001 à 21h44

Le skipper de «Solidaires», désormais hors course, livre chaque semaine son carnet de bord à «Libération».

J'étais un peu frustré depuis quelques années, espérant que mon tour viendrait. Sans vraiment chercher, je m'en remettait au hasard, ou à la chance, afin que nos routes se croisent à l'occasion. Pourtant on devrait plutôt tenter de fuir, ou tout au moins éviter ce genre de rencontre... Mais, là encore, interviennent fascination, attraction ou simple curiosité.

Enfin, en cette belle matinée de janvier, quoique un peu froide et brumeuse, quelque part au fin fond du Pacifique sud, il m'a tout d'abord fait sursauter violemment, par l'intermédiaire d'une alarme qui, avec ses charmants décibels, a vite fait de m'extraire manu militari de mes songes. Ensuite, j'ai pu le deviner sous la forme d'une grosse tache à l'écran de mon radar. J'ai dû patienter encore une bonne vingtaine de minutes, passées à scruter la brume, avant de le voir apparaître concrètement: mon premier iceberg. Oh, pas un gigantesque, pas un p'tit glaçon d'apéro non plus: un mille de long, certainement plus haut que mon mât. Suffisamment pour m'impressionner, moi, le néophyte en la matière.

Car effectivement, mon précédent Globe ne m'avait pas laissé le temps d'en voir côté sud. Et, côté nord, alors que les bancs de Terre-Neuve en étaient truffés lors de la Transat anglaise de juin 2000, je n'en ai point croisé, contrairement à certains de mes petits camarades. Vous comprenez mieux ma frustration? Ah, mais vous