Il voyage depuis plus de deux mois dans un coffre-fort de 18 mètres de long. De son voilier UBP (pour Union-Bancaire-Privée), il dit que «c'est un bateau très sûr». Comme il n'a connu jusqu'ici aucun souci matériel ni de cambriolage, on peut le croire sur parole.
Hier, Dominique Wavre était en sixième position du Vendée Globe. Ce skipper est à lui seul un résumé de son merveilleux pays. Comme les enfants qui collent les vignettes de Nesquick sur le frigo, il a quitté Les Sables-d'Olonne avec, collés sur le roof de son bateau, les écussons des 123 communes de la Confédération, «qui ont suivi [s]on projet». En matière de salive et de com', c'est une performance inégalée.
Wavre est un croisement entre le cueilleur de champignons et le capitaine Nemo. Un homme qu'on ne prend jamais au dépourvu. Plus porté sur les laitages que sur la Williamine Morand, une eau-de-vie de poire qui fait la fierté du Valais: «Je ne suis pas le genre à sortir jusqu'à 6 heures du matin et à danser sur du disco.» On l'imagine mal, en effet, cochonner sa cravate et se moucher sans façon dans la pochette de son veston, car Wavre est un homme qui a en horreur les mauvaises manières.
Vingt ans de mer. La chose peut paraître insensée, mais tous les jours notre marin écrit à sa femme pour lui dire que tout va bien. Et sa femme écrit en retour à la presse pour dire que tout va bien. On sait tout et surtout que leur amour dure toujours. Ces derniers jours, Wavre a franchi pour la cinquième fois le cap Horn, mais