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A Fulham, le milliardaire rêve de première division

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En reprenant le doyen des clubs de Londres, avec les servicesde Jean Tigana, Mohamed Al Fayed veut rivaliser avec les grands.
publié le 22 janvier 2001 à 22h03

Londres envoyé spécial

C'est un peu le tour d'honneur du propriétaire. Tous les quinze jours, avant chaque match à domicile, Mohamed Al-Fayed parcourt le gazon de Craven Cottage, l'antique enceinte du Fulham Football Club. Sous un tonnerre d'ovations. Méprisé par l'establishment britannique, rejeté par la classe politique, vilipendé par les tabloïds, le magnat égyptien a trouvé, sur ces vieilles travées de bois noir, reconnaissance et dévotion. «Nous ne pouvons que le remercier, s'émeut Colin, la cinquantaine. Sans Al-Fayed, Fulham ne serait pas ici.»

«Ici», c'est le classement de Division One, la D2 anglaise, sur lequel Fulham trône avec autant de superbe que le monumental magasin Harrods (propriété d'Al-Fayed) sur Knightsbridge, au centre de Londres. Samedi, Fulham a encore gagné contre Watford (3-1). Et conserve sept points d'avance sur son dauphin, Bolton, avec deux matchs de retard. Alors, pas question d'avancer que le président du club, qui s'est vu refuser trois fois en quatre ans le passeport bleu frappé des armes de la Couronne, s'occupe de ballon par intérêt. La perspective d'aller se frotter, la saison prochaine, aux ténors de la Premier League, a conquis les supporters. «Au début, on était sceptique, raconte Fred, un retraité de 59 ans. On croyait qu'il faisait ça pour des raisons politiques. Maintenant, tout le monde a du respect pour lui.»

Révolution. Le milliardaire possédait plusieurs immeubles huppés sur Park Lane, un manoir pharaonique et le plus illustre des