Le patron du hand tricolore va disputer son dernier Mondial, qui débute aujourd'hui en France. En place depuis seize ans, Daniel Costantini, 57 ans, se livre dans une entretien testamentaire. Mélange d'immense orgueil et de grande lucidité sur son métier, Costantini tire le bilan de son action à la tête des Bleus, qui furent, en 1995, la première équipe française à remporter un titre mondial dans un sport collectif. Il dit quitter les Bleus «sans regrets». Mais qui oserait encore le croire?
Quand avez-vous décidé d'abandonner la direction de l'équipe de France?
J'ai vu dans le regard d'un joueur pendant les JO de Sydney que je n'avais plus la légitimité pour continuer à entraîner. Après la défaite en quarts contre la Yougoslavie, je n'avais rien remarqué de tel. Puis, en 24 heures, tout à basculé. Je voulais bien revendiquer ma part de responsabilité dans cet échec. Aujourd'hui, pour ces joueurs, je ne dois plus coller à l'idée de l'entraîneur de haut niveau. Ils n'ont pas vraiment une idée de ce que serait un tel entraîneur, mais ils savent ce qu'ils ne souhaitent plus: moi. Et dire que, moi, je rabâche: «Vous êtes des privilégiés, faites de sacrifices», etc. Je leur répète: «Vous serez toujours confrontés avec les limites de votre compétence.» Ils refusent cette idée. C'est peut-être un discours de vieux con.
Les joueurs vous ont-ils retenu quand vous avez pris votre décision?
Un sportif de haut niveau n'agit jamais de la sorte. L'entraîneur est un mec seul. Un jour, j'ai démo