Le tennis est un sport qui se goinfre de statistiques. Parmi toutes celles moulinées et crachées hier par les ordinateurs à Melbourne, l'une est plus impressionnante que les autres. Elle enseigne qu'en trois heures et sept minutes, cinq sets et 50 jeux de sa demi-finale contre Rafter, Agassi n'a commis que 12 fautes directes. Seulement 12.
Ce chiffre dit par défaut que pour espérer l'emporter, Patrick Rafter aurait dû réussir beaucoup plus que 22 aces (contre 10 à l'Américain) ; beaucoup plus que 72 points gagnants (contre 52 à Agassi). Mais il ne le pouvait pas. Perclus de crampe, terminant sur une jambe, asphyxié par la chaleur étouffante du central, l'Australien a perdu 7 - 5, 2 - 6, 6 -7, 6 - 2, 6 - 3. «Je ne voulais pas abandonner dans ce qui était peut-être mon dernier match, a commenté le flamboyant Australien. Je voulais aller jusqu'au bout, même si je devais prendre 6 - 0 dans le dernier set. Mais, physiquement, j'étais cuit.»
Marathon. Cuite, Venus Williams a semblé l'être également après son marathon de quart de finale contre Coetze. Face à Hingis hier, l'aînée des Williams fut inexistante, s'inclinant 6 - 1, 6 - 1 en moins d'une heure. L'avantage des statistiques, c'est aussi qu'elles permettent de parler d'un non-match comme celui-ci. On dira donc que pour la première fois en quatre tentatives, Hingis a réussi à battre les deux soeurs dans le même tournoi.
Elle a mis fin à une série de 19 victoires consécutives en grand chelem de Venus, qui restait sur des victoire