Chaque vendredi, le skipper de Solidaires livre à Libération le «carnet de bord» de son tour du monde en solitaire. Il le poursuit malgré sa mise hors course, après avoir fait escale en Nouvelle-Zélande.
Les quarantièmes me retiennent... Certes, ce ne sont plus les rugissants. Plutôt les pétolants. Pas stressants mais usants, ces vents faibles et instables ralentissent sérieusement ma remontée de l'Atlantique vers le nord.
Alors, tous les jours, je tente d'analyser ces conditions météo pas très logiques. Je m'attendais, à ces latitudes encore bien Sud, à être accompagné par les dernières perturbations australes et leurs généreux flux d'ouest, avant de subir, mais plus au nord, les caprices des hautes pressions. Que nenni! Une belle cellule anticyclonique a emprunté la trajectoire habituelle des dépressions en arrivant de mon sud-ouest. Résultat: en lieu et place d'une brise portante soutenue, je dois composer avec des vents légers, évanescents, et contraires quand ils se décident à souffloter. Et le pire, c'est que toute prévision, les miennes autant que celles des hommes de l'art, deviennent caduques d'un jour à l'autre. Avec tout cela, établir une stratégie revient à tirer des plans sur la comète.
Alors, ayant épuisé toutes les analyses scientifiques et cartésiennes, j'en viens à me tourner vers des choses moins rationnelles: nos bonnes traditions et superstitions maritimes.
Reprenons méthodiquement. J'ai abreuvé Neptune de boisson énergétique au passage de l'Equateur. J'ai sa