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Libération
Portrait

Roland Jourdain Bilou de mer

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publié le 26 janvier 2001 à 22h11

Roland Jourdain est un marin bigouden élevé à l'huile de foie de morue. C'est pour ça qu'il a toujours le poil soyeux et l'oeil vif. De face, on dirait un tigre du Bengale. Mais un tigre de 36 ans à qui on aurait mis des bigoudis, tellement Jourdain est frisé et possède la nature câline du labrador. C'est pour ça qu'il aime tellement l'eau de mer et les enfants.

Il se rase avec un rabot, si bien qu'il pique tout le temps. Les enfants trouvent que papa gratte beaucoup et, quand la famille se retrouve, les petits Jourdain se frottent énormément contre son grand coffre. Madame Jourdain, Véronique, qui est fort jolie, se dit qu'elle a une chance inouïe de commander une troupe pareille. Quand il rentre à la maison, les enfants montent sur leur père comme si c'était une petite montagne. Mais avant de partir pour trois mois de mer, Roland, à bord de Sill-Matines-la Potagère («z'auraient pu faire plus court!»), a levé le doigt en s'adressant à son épouse: «Est-ce que je peux m'absenter, euh, ça serait environ pour trois mois?» Madame Jourdain a dit oui, mais a posé des conditions. Au retour, c'est lui qui se coltinera les courses au Mammouth de Quimper le samedi après-midi. Car qui va s'occuper des gosses? Les conduire à l'école, et surveiller les devoirs de l'aîné pendant que monsieur fait le joli coeur dans le Grand Sud? «Le point noir pour moi, c'était de laisser tout le monde à la maison, alors que moi, je pars pour l'aventure.» Voilà qui remet le navigateur à sa place.

Dring! Il