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Libération

L'outsider de l'écurie Allaire.

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publié le 27 janvier 2001 à 22h14

Comme il le dit, Philippe Allaire, 41 ans, entraîneur de First de Retz, n'a rien à lui. La cour de boxes où il nous reçoit sur le centre d'entraînement de Grosbois, l'appartement attenant, il n'en est que locataire. Certes, depuis cinq ans et grâce à une pouliche nommée Fine Perle qui lui a permis de sortir de l'anonymat, les banquiers sont plus avenants à son égard. Surtout, il s'est fait un prénom, pas mécontent d'avoir choisi l'aventure en solo en brisant l'association avec un père usant. Philippe est le fils de Pierre-Désiré, découvreur d'Une de Mai, de Grandpré, d'Equileo, de Fakir du Vivier, homme savant qui défraya la chronique en 1978, pas tant pour sa victoire dans le prix d'Amérique, mais pour une condamnation à la suite de courses truquées et de paris d'initiés. Un père connaisseur donc, véritable encyclopédie équine, hippiatre comme pas un, terriblement charmeur, mais aussi «grande gueule» infatigable.

Pas de régime de faveur. Enfant, Philippe aime être à cheval mais n'est pas particulièrement attiré par l'univers des trotteurs. Ses meilleurs souvenirs sont liés à l'hippodrome de Saint-Malo, qui, à l'époque, «était très beau, coquet, champêtre». «Mon grand-père, maquignon, m'y emmenait. La rivière des tribunes me fascinait. Je m'y collais pour y voir les pur-sang la franchir.» Ensuite, la famille Allaire déménage de Dinan à Joinville-le-Pont, le Joinville des années 60, où les écuries pullulent. Le petit Philippe est plus souvent du côté des studios de cinéma, où