C'est un gymnase comme il en existe des dizaines aux portes de Paris. Le jaune poussin du hall d'entrée est délavé, les couloirs qui mènent aux salles de sport sont d'un vert criard. Voilà des années que les frères Acariès, organisateurs de boxe, ont établi leur base au centre sportif de la Porte de la Plaine, un «camp» d'entraînement tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Et les centaines de boxeurs qui ont défilé dans leur «écurie» ont parcouru ces lieux qui rappellent l'éducation physique de l'enfance. Ceux qui sont attachés au mythe des salles de boxe dont l'odeur de camphre se mélange à celle de la poussière, et dont les murs pisseux ne semblent tenir debout que grâce aux affiches de combats célèbres qui les tapissent, en sont pour leurs fantasmes. Chez les Acariès, de larges baies vitrées baignent d'une douce lumière les deux rings d'entraînement et la rangée de sacs qui pendent devant des miroirs. C'est là, dans cette ambiance studieuse, à peine troublée par les éclats de voix des enfants qui se défoulent à quelques mètres de là, que Brahim Asloum a préparé son arrivée chez les boxeurs professionnels, ce soir au Palais des sports de la porte de Versailles (1), face au Dominicain Aneury Cueva Pena.
Petite vedette. Quelques mois après son sacre olympique de Sydney dans la catégorie des mi-mouches, et qui en a aussitôt fait une petite vedette du sport français, Asloum doit désormais oublier tous les célébrations qui ont suivi son exploit. Des JO, il lui reste une belle méda