Tout à son bonheur d'avoir remporté la finale Dames de l'Open d'Australie (6-4, 6-3, face à Martina Hingis) Jennifer Capriati n'a pas pour autant perdu sa lucidité. «Aucune carrière n'est complète sans une victoire dans un tournoi du Grand Chelem», a souligné cette fille de 24 ans, qu'un talent précoce destinait à un parcours plus éclatant. Voilà en tout cas la sienne relancée grâce à son succès face à la numéro un mondiale. C'est peut-être assez pour en finir avec le rappel lancinant du passé. Tout ça à cause d'une ado lescence tourmentée, mais qui a longtemps choqué le monde qui se veut propre et immaculé du tennis.
Pétage de plombs. Capriati a trop longtemps payé des frasques qui ne valaient pas que l'on fouette un chat. Peut-on en vouloir à une enfant, propulsée sur la scène internationale du tennis pro à l'âge de 14 ans, de péter quelques plombs? C'était au début des années 90. A l'époque, le tennis féminin américain se cherche une star, elle a tout pour devenir cette perle rare.
Comme souvent dans pareil cas, c'est poussée par son père que la New-Yorkaise s'est entichée de la balle jaune. Sa frimousse sympathique plaît autant que son revers dévastateur. Elle n'a pas encore touché son premier chèque en tant que joueuse que son compte en banque (bloqué) s'est déjà gonflé de juteux contrats publicitaires. En 1991, elle atteint le 6e rang mondial, ce qui reste à ce jour son meilleur classement, puis elle décroche le titre olympique à Barcelone en 1992, avant de décrocher du