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Libération

La fuite de Varenne au prix Amérique.

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publié le 29 janvier 2001 à 22h16

Varenne et son driver, Giampaolo Minnucci, sont tous deux bruns. Trois heures avant le départ du prix d'Amérique, hier à Vincennes, ils affichent une latine décontraction. Varenne, trotteur âgé de six ans, est dans son box. Le fond des oreilles bouché par une boule de coton pour l'isoler des bruits, ce mâle bai aux reflets chocolat surveille, l'encolure fine, la tête haute, une cohorte de tifosi massée devant sa litière, bavards, lunettes noires aux yeux et portable à chaque oreille. Non loin, Minnucci plaisante, répond au téléphone. L'un et l'autre sont identifiables : la lumière fait des ruissellements d'ambroisie sur sa robe. Il a de grands yeux ouverts, sages, attentifs et curieux, et, au beau milieu du front, juste à côté de son toupet finement tressé, une marque blanche en forme de pointe de flèche.

Signes. Dans les tribunes, des drapeaux vert-blanc-rouge s'agitent tant que l'on croit à Monza. Les aficionados de Général du Pommeau, favori des Français, vainqueur l'an dernier, sont massés à l'entrée de la ligne droite, tout de blanc et orange vêtus. Si Varenne surnommé Il Capitano affiche une grande sérénité avant course, il est d'autres signes qui ne trompent pas : ainsi le sponsor de ce championnat du monde des trotteurs est-il d'origine italienne; sur la casaque du driver de Varenne, un autre sponsor évoque le nom d'un saint.

La confiance des transalpins s'appuie sur le prix d'Amérique 2000 où leur cheval, après un départ catastrophique et une remontée quelque peu suic