Toulouse envoyé spécial
En ordre dispersé, les pros du Stade toulousain trottinent vers les terrains d'entraînement gorgés d'eau. Fabien Pelous distribue quelques bises, Miorin, Ougier et les autres lancent des clins d'oeil. Dernier arrivé, Califano fait un peu le zouave pour la petite dizaine de spectateurs. Mais ce soir, le coeur n'y est pas. On commence par un «touché». Ni placages ni regroupements, juste du jeu. Puis on passe aux choses sérieuses: des combinaisons en touche. «Australienne, un!» commande Pelous. Tournaire fait sa mauvaise tête. «J'ai froid, je vais buter», ronchonne-t-il, avant d'enquiller drops et pénalités. Pas si mal d'ailleurs.
Une poignée de minutes plus tard, retour aux vestiaires. Une séance bizarrement insipide. «Oh, les entraînements, il y a des hauts et des bas, lâche, rigolard, un vieil habitué. L'autre soir, il s'est mis à pleuvoir... Il fallait les voir rentrer aux vestiaires en cavalant!» Un flottement qui s'explique aussi, sans doute, par le fait que les stadistes étaient condamnés à regarder les quarts de finale de Coupe d'Europe à la télé, ce week-end. Depuis sa création, ils avaient toujours honoré le rendez-vous. Sans oublier la victoire de 1996. Pour le club référence du rugby français, la pilule est amère, mais ne remet en cause ni le reste de la saison ni sa philosophie du professionnalisme, malgré les 4 ou 5 millions de francs (entre 610 000 et 762 000 euros) de manque à gagner. «On ne peut pas être champion de France et d'Europe tous