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Libération
Portrait

Régine Cavagnoud sur la bonne pente.

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publié le 29 janvier 2001 à 22h15

Elle s'est adoucie. Ouverte aussi à l'effort de parler (un peu) d'elle. Mais Régine Cavagnoud ne veut s'exprimer qu'à ski. Même lorsqu'elle a fait une bonne course, elle file tout droit vers son sac, les dents serrées, entêtée à ne rien lâcher. Quand son visage s'illumine d'un sourire, c'est une autre femme. La petite skieuse de La Clusaz le sait aussi. Depuis 1999, après quinze ans d'équipe de France, elle est devenue la référence à battre, celle qui empêche ses adversaires de respirer tant elle domine le super G. Elle brille enfin.

Moral d'acier. Elle ne s'est jamais sentie aussi sûre d'elle. «Je maîtrise bien, j'ai le bon timing», disait-elle après sa victoire de Haus im Ennstal, mi-janvier. Avant, c'était plus timide. «Mon plus beau souvenir restera de m'être fait plaisir en développant le ski que je ne produisais jusque-là qu'à l'entraînement», avouait-elle après sa première victoire à Cortina, il y a deux ans. Pourtant, alors que sa carrière victorieuse venait à peine de commencer, elle avait lourdement chuté à l'entraînement à deux jours de l'ouverture des championnats du monde de Vail 99 (Colorado). Aujourd'hui, la jeune femme, 30 ans, s'est refait une santé et un moral d'acier, à la veille de ceux de Sankt Anton (Autriche). Son regard clair est plus perçant. Sa détermination plus forte. Sa maturité plus affirmée. Et son palmarès plus étoffé. C'est elle qui a effacé des tablettes Caroline Attia, la dernière Française à avoir remporté une descente, en 1982. Régine se p