Super-G masculin
aujourd'hui à 12 heures.
Une maison rose, un cochon de la même couleur qui orne jusqu'aux bouteilles de schnaps. Le village de Flachau, la station «in» au sud de Salzbourg, en a fait son ambassadeur de luxe. On s'arrache son nom, sa jeunesse, ses trophées, sa gloire. Tout lui est acquis. Comme à Reitdorf, le hameau voisin qu'il a toujours habité et qui est allé jusqu'à nommer sa rue «Hermann Maier Strasse». Consécration à 28 ans pour ce mastodonte de la glisse, double champion du monde et double champion olympique, devenu tardivement l'emblème du sport national autrichien. Lui, l'exclu de l'élite en devenir parce que trop gringalet pour disputer les sélections nationales. Lui, qui s'est bâti à mains nues comme il érigeait, en bon maçon, les murs porteurs de la station. Maier, Hermann, Herminator ou Hormonator, au choix, selon qu'on le vénère ou pas, a tout écrasé de ses cuisses monstrueuses, y compris les réputations dont il se fout. La sienne, il l'a imposée à une nation tout entière, alors qu'il avait perdu tout espoir d'endosser un jour la combinaison de l'équipe nationale de ski alpin.
Truelle et spatule. Lorsqu'une vilaine blessure au genou due à une maladie de croissance le condamne à quitter l'école de ski de Schladming et à rentrer chez lui, Maier n'a que 15 ans. Il jure pourtant qu'il est fait pour ça. Les courses de ski? Il en dispute depuis l'âge de 5 ans. Truelle à la main l'été, spatules aux pieds l'hiver, le haut niveau devient une fixation. Mais