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Libération

Sur une marmite en ébullition.

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publié le 2 février 2001 à 22h32

Chaque vendredi, le skipper de Solidaires livre à Libération le «carnet de bord» de son tour du monde en solitaire qu'il poursuit malgré sa mise hors course, après avoir fait escale en Nouvelle-Zélande.

L 'Atlantique sud à rebrousse-poil, ça fait mal... Enfermé dans la cabine de Solidaires, transpirant à grosses gouttes, je tente, entre deux vagues, d'atteindre le clavier pour écrire ce texte. Au vu de ma position actuelle (24° sud et 37° ouest), vous allez croire que c'est la belle vie sous les tropiques. Soleil, eau chaude, gentil alizé, etc.

Eh bien oui, les conditions ressemblent à cela. Sauf que je navigue dans le mauvaise sens: vers le nord, contre le vent. Ce n'est pas du tout pareil, 25 noeuds de vent au portant ou au près. Et la chaleur n'a rien de très agréable, quand elle devient moite dans une cabine impossible à aérer, pour causes d'embruns empêchant l'ouverture des panneaux. Alors, rester sur le pont à se faire doucher par de l'eau à 27 degrés, on s'en lasse. Tenter de rester immobile pour éviter la suée, à l'intérieur: utopie. Les vagues sont là pour transformer le moindre de mes mouvements en efforts et exercices d'équilibre.

Il faut dire que depuis quelques jours, la mer s'en donne à coeur joie: à la suite de nombreux changements de direction du vent, la surface est animée de soubresauts désordonnés. Quand une houle de sud-ouest rencontre une autre de nord-ouest, avec, par-dessus, les vagues du vent de sud-est, imaginez le résultat. Marmite en ébullition, shake