Saint-Anton envoyé spécial

Tout le monde ne prend pas au sérieux les championnats du monde. Si la plupart considère qu'une médaille d'or ne devrait pas se jouer sur une seule course et que la coupe du monde est bien plus significative pour juger de la qualité d'un skieur, le Norvégien Lasse Kjus, lui, est persuadé du contraire.

Mal étrange. Il a donc ouvertement privilégié, cette saison, les Mondiaux et fait l'impasse sur nombre d'épreuves. Frappé depuis des années par un mal étrange qui se traduit par une gêne pulmonaire et une crise chronique des sinus, cet athlète de 30 ans, un des skieurs les plus complets du circuit, n'en fait qu'à sa tête.

Entré dans le circuit en 1990, deux fois vainqueur de la coupe du monde (1996 et 1999), Kjus est aussi l'un des skieurs le plus médaillés (treize, mondiaux et JO confondus), à égalité avec son compatriote Kjetil-André Aamodt et le Luxembourgeois Marc Girardelli. Ce vrai faiseur de médailles en avait rapporté cinq (dont deux en or) lors des Mondiaux de Vail en 1999. Cette année,même s'il ne gagne que le bronze, il deviendrait recordman absolu.

Malgré cela, Kjus ne fait pas l'unanimité à la Fédération internationale de ski (FIS). Qui l'a dans le collimateur, surtout depuis qu'il a tourné une publicité pour Carlsberg (sponsor des championnats du monde). Mais aussi à cause de ses absences. Parfois, il décide de «déserter» juste avant la course, comme ce fut le cas à Solden en début de saison. Quelques jours plus tard, après la tournée nord-a