Chaque vendredi, le skipper de Solidaires livre à Libération le «carnet de bord» de son tour du monde en solitaire qu'il poursuit malgré sa mise hors course, après avoir fait escale en Nouvelle-Zélande.
Et voilà mes petits camarades qui filent vers l'arrivée... Une course à laquelle j'aurais aimé me mêler. Au même moment, au lieu de cela, à plus de 2 600 milles derrière, je fais des ronds dans l'eau. Un peu inutile, un peu douloureux. J'en suis réduit à compter les points de ce match; j'observe les routes, les écarts des concurrents, je côtoie des beaux duels, en spectateur.
J'essaye de faire avancer mon bateau proprement, en passant au bon endroit, histoire de ne pas trop prolonger le supplice. Il n'était déjà pas trop facile de garder la niaque en étant hors course, mais maintenant, en sachant les autres déjà au port, l'ambiance va être un peu cassée...
Il faut continuer à avancer sans trop penser, sans faire trop croisière (je n'ai ni le bateau, ni la nourriture, ni la destination pour cela). En trouvant des activités diverses pour s'occuper, en dehors des manoeuvres et réglages courants. Comprendre cette météorologie de l'Atlantique Sud, complexe et surtout différente de celle que je pratique depuis longtemps dans mon Atlantique Nord d'origine. Mes expériences et erreurs du moment me resserviront bien un jour. Et puis là, dans l'immédiat, il faut se dépêtrer vite fait du pot-au-noir: cela occupe bien la tête et les bras. Mais la chance a aussi son mot à dire dans ce franchi