Voici la dernière création victorienne que nous envoie par les flots l'ancien empire. Elle mesure 1,54 m. Elle a de bonnes joues. C'est une véritable réclame pour les oeufs de la ferme, croyait-on. Funeste erreur, voici la femme qui a mis la marine française à genoux et a tondu les gaillards du Vendée Globe à bord de son Kingfisher: «Un bateau que je voulais à ma main, tout noir dedans. Surtout pas tout blanc, comme dans les hôpitaux.» C'est la preuve que toutes les Anglaises ne portent pas de chapeaux extraordinaires et ne somnolent pas face à la mer avec un plaid sur les genoux. Ellen MacArthur va toucher Les Sables-d'Olonne vraisemblablement dimanche, soit une journée de mer derrière Michel Desjoyeaux (PRB) attendu samedi en vainqueur du Vendée Globe.
Nid de marins. Desjoyeaux, «le Professeur», puisque c'est son surnom, reste donc le maître de la classe des 60-pieds. On ne revient pas dessus. Mais c'est vers l'exposition MacArthur que l'on se précipitera. Et que verra-t-on? Une navigatrice de 24 ans tombée un jour dans un nid d'hommes. Un nid de marins, plus exactement. Il y a trois ans, elle embarque aux côtés d'Yves Parlier. Les voilà partis pour la transat Jacques-Vabre. Elle est affreusement timide. C'est un poussin qui part avec un coq de combat: «Yves m'a envoyée deux jours dans le mât», se souvient-elle en riant. Et jamais un poussin ne vola si haut. La presse anglaise ne s'émeut pas encore de ses exploits. D'abord, Ellen habite sur le continent et c'est forcément c