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Libération
Interview

«Ma traversée, voyage hors du monde»

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publié le 9 février 2001 à 22h45

Sospel (Alpes-Maritimes)

envoyé spécial

Patrick Bérhault termine aujourd'hui à Menton sa grande aventure: de la Slovénie à la Méditerranée, la première traversée des Alpes en hivernale en passant par 22 sommets mythiques, tous abordés par des itinéraires de grande difficulté avec des compagnons de cordée successifs. Une réalisation exemplaire, saluée par tous les alpinistes. A la veille de son arrivée, il s'est arrêté deux jours dans le village de Sospel, sur les hauteurs de Menton, seul, pour tirer le bilan de son odyssée. C'est là qu'il a reçu Libération, rayonnant, avant de repartir pour une dernière journée de marche vers le bout de l'arc alpin, la plage de Menton, où il a rendez-vous ce matin avec ceux qui ont écrit avec lui cette page marquante de l'alpinisme moderne.

Ce concept de traversée hivernale des Alpes, en continu, ressemble à une nouvelle forme d'alpinisme. Vous avez rencontré des difficultés inédites ?

Dans certaines conditions de neige et de météo, la montagne n'est plus qualifiable. Nous avons été confrontés à des moments très durs, à des passages très engagés. C'était différent de ce que j'imaginais et connaissais. J'avais déjà fait la face nord de l'Eiger, par exemple, mais là c'était une autre face tant elle était enneigée... Habituellement, on ne tente ces grandes courses que dans de bonnes conditions. Là, si nous ne voulions pas que la traversée dure deux ans, il fallait se lancer. Ce genre de confrontation, c'est normalement ponctuel, sur quelques jours.