Dans le petit monde de l'ovalie, tout le monde savait que Bernard Lapasset, président sortant de la Fédération française de rugby, serait réélu dans un fauteuil le 24 février prochain. Alors la seule liste concurrente a décidé hier de jeter l'éponge. Menée par Jacques Fouroux, l'ancien capitaine du XV de France, et Robert Paparemborde, la liste dissidente, baptisée «la France du rugby», décidée à se battre pour le développement du rugby amateur à l'heure du professionnalisme, avait pourtant bataillé ferme depuis quelques mois pour exister. Ils avaient ainsi obtenu du juge des référés le report de l'élection, initialement prévue le 16 décembre.

Les dissidents voulaient surtout se battre pour une démocratisation des élections dans les instances sportives. Depuis toujours, en effet, les petits clubs, afin de s'éviter un coûteux voyage à Paris, donnent leur voix aux présidents des comités régionaux, des notables fédéraux acquis par tradition au président sortant.

La liste d'opposition espérait obtenir le nombre de voix nécessaire pour imposer une AG extraordinaire, pour permettre cette démocratie directe. «Il nous manque une vingtaine de voix», déplorait hier Paparemborde, qui avait recueilli 142 voix sur les 170 nécessaires. Il a donc estimé qu'il était préférable de se retirer. «Avec le système actuel, on peut déjà dire que la liste Lapasset obtiendra plus de 90 % des 6 400 voix portées, grâce aux procurations, par seulement 10 % des 1 668 clubs inscrits à la FFR», souligne l'an