Deux jours après avoir sombré dans l'épreuve du 20 kilomètres, le biathlète français Raphaël Poirée a retrouvé son rang vendredi en remportant le titre mondial de la course avec départ en ligne. «C'est ma course, de la vraie bagarre. Pourtant, j'en avais peur, car je ne savais pas trop où j'en étais sur le plan physique», estimait-il après ce nouveau titre, remporté devant le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen et l'Allemand Sven Fischer. A 26 ans, le Français est parvenu au sommet dans un sport longtemps dominé par les Allemands, Russes et Norvégiens.

Coup de foudre. «Raph», l'adolescent un peu chétif, solitaire et renfermé, mais «qui faisait aussi pas mal de conneries», a découvert le biathlon presque par hasard, au collège nature de La Chapelle-en-Vercors (Drôme), où l'avait inscrit son père adoptif. C'est le coup de foudre. Double champion du monde juniors, en 1994 à Orsblie (Slovaquie), à quatre ans des JO, les spécialistes français commençaient à rêver de médailles. Mais le séjour à Nagano se révélait désastreux, avec notamment un abandon au sprint.

Garçon têtu, il repartait à l'assaut du monde, associé à Jean-Pierre Amat, ancien champion olympique de tir. Vainqueur de la Coupe du monde l'an passé, il est bien parti pour doubler la mise.

Vendredi, il a à peine eu le temps de savourer ses lauriers qu'il repartait au bord de la piste de Bled-Pokljuka (Slovénie), pour encourager sa femme dans la course féminine. Celle-ci, la Norvégienne Liv Grete Skjelbreid, a terminé troisième,