Port-la-Forêt (Finistère) envoyé spécial

Samedi, 16 heures. Calme plat à La Forêt-Fouesnant, le petit bourg de Cornouailles perché au-dessus d'une baie où Michel Desjoyeaux a grandi et tiré ses premiers bords. Aucun signe ostentatoire ne rappelle ici la présence du champion ou l'imminence de son succès dans le Vendée Globe. D'ailleurs, les plus mordus ont pris le matin même un autocar affrété par la municipalité pour rejoindre Les Sables-d'Olonne. Pour l'occasion, le boulanger a même fermé boutique comme le cyberespace, où l'on a pu suivre la course jour après jour. Ceux qui sont restés s'apprêtent à vivre l'événement en famille, bien au chaud devant leur poste. «Tous les magnétoscopes sont en marche», explique-t-on à la pharmacie, où «Mich' Desj'» a laissé sur une photo de PRB fendant les flots une dernière dédicace avant son départ: «Si je soigne mes bobos, c'est grâce à la pharmacie Cadro.»

Peu d'effusion. Un peu plus haut, à la boucherie-pâtisserie-salon de thé, Henri et Monique savourent également d'avance leur soirée: «On a mis le champagne au frais», indiquent-ils en désignant dans le réfrigérateur l'intruse qui attend son heure entre les bouteilles de cidre et de jus de fruit. Voilà, rien de plus. Pas d'effusion ni d'exubérance particulières en vue. La vraie fête sera pour plus tard, quand le circumnavigateur sera de retour au pays.

En contrebas du bourg s'étend Port-la-Forêt, ses chantiers navals, ses bataillons de mâts, ses boutiques d'accastillage et de voilerie, et