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Libération

Dreyfus sort de l'ombre du roi David

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publié le 12 février 2001 à 22h50

Salomon a dû attendre que le roi David soit vieux et quasi mourant pour lui succéder. Jérôme Dreyfus a rongé son frein pendant huit années en faisant la claque aux exploits du roi Douillet. Il est pourtant venu le jour où l'on peut enfin parler de successeur et non plus de remplaçant dans la catégorie des plus de 100 kg du judo français. «Le plus grand sportif français» à la retraite, David Douillet est devenu «ambassadeur du judo». Ce qui consiste à se montrer dans les médias et présenter des shows autocélébrants, comme ce week-end à Bercy au Tournoi de Paris. Pourquoi faut-il encore parler de Douillet quand le titulaire incontesté des lourds français se nomme désormais Dreyfus? Celui-ci a vaincu hier le colosse espagnol Aythami Ruano en finale de ce Tournoi, que David Douillet n'a jamais remporté. Sûrement parce qu'à presque 30 ans, l'Orléanais a encore tout à prouver et que le poids de l'héritage est gigantesque.

Battre les «Golgoths». Sur le tatami, ce gendre idéal de 1,88 m et 120 kg, yeux bleus et simplicité toute naturelle, a dû développer un judo très vif pour battre les «Golgoths», comme il appelle ses adversaires, qui le toisent presque tous de plus de dix centimètres. «Si je ne suis pas intransigeant au niveau de la saisie du kumikata, je suis mort. Il faut que j'évite de rentrer dans un rapport de force souvent à mon désavantage. Je dois jouer sur ma vitesse et ma mobilité.»

Jérôme Dreyfus a eu le temps de penser son judo depuis 1993. Cette année-là, il sort de la