Avec Henderson et O'Driscoll, l'Irlande aligne la paire de trois-quarts centres la plus agile et la plus inventive du Tournoi des VI nations. Le jeune O'Driscoll, s'infiltrant allégrement dans les lignes de défense française avait, à lui seul, inscrit les trois essais de la victoire irlandaise contre la France à Paris l'an dernier. «Nos centres auront à coeur de se réhabiliter face à ce duo, champion du monde junior en 1995, qui est ce qu'il se fait de mieux au Nord à ce poste», encourage Jo Maso, le manager du XV de France à la veille du déplacement des tricolores à Dublin. Car pour leur premier match disputé à Paris face à l'Ecosse il y a quinze jours, Richard Dourthe et Franck Comba, les centres français, ont livré leur plus piètre prestation depuis longtemps: percussions frontales stériles quand la passe s'imposait pour faire vivre la balle, passes mal ajustées vers l'aile qui atterrissent directement sur l'arbitre de touche, mauvaise coordination dans les attaques avec l'ouvreur Christophe Lamaison. Explications d'un fiasco qui tranche avec une longue tradition française de jeu de ligne avec Jo Maso, manager des Bleus et ancien centre international de talent de 1966 à 1973, Philippe Sella, recordman du monde des sélections à ce poste avec 111 participations de 1982 à 1995 et Pierre Villepreux, DTN du rugby et ancien coentraîneur du XV de France.
Le rugby français de l'après-guerre a fait rêver des générations d'amateurs grâce aux cadrages-débordements, à la beauté des pa